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«Combien de temps un objet dure-t-il? A partir de quand se transforme-t-il en performance? A quel moment une action devient-elle une sculpture?» Ces questions , Erwin Wurm se les posait déjà en 1996, dans un entretien avec Hans-Ulrich Obrist. Lexposition du Centre pour limage contemporaine apporte sa contribution à la recherche, avec quatre oeuvres: «Sleeping for 2 Months», projection, «A Person Carrying a Bowl over the Head for 2 Years», projection et «Instruction for Idleness», photographies (ces trois pièces montrées au premier étage) et une série de «One Minute Scuptures» (au 2e étage). Les «One Minute Sculptures» dépendent beaucoup du spectateur, puisque celui-ci est prié de monter sur des socles blancs, et deffectuer durant une minute laction prescrite par lartiste, décrite au moyen dun petit texte accompagné de schémas, imprimés dans un angle du socle; par exemple: «faire le chien à quatre pattes». Les premières «One Minute Sculptures» ont été réalisées dans latelier de Wurm et à loccasion dune exposition à Brême en 1997. Elles furent documentées en vidéo et en photo. Cétaient des actions simples, accomplies avec les objets usuels qui se trouvaient à portée, par Wurm lui-même ou ses assistants. On y voyait une femme couchée par terre, le corps légèrement surélevé par des oranges, un homme debout sur deux ballons de plastique, un petit pain maintenant un porte entrouverte, une table chargée de victuailles maintenue en équilibre sur les pieds dune femme.
Les projections et les photographies récentes montrées au premier étage du Centre pour limage contemporaine sont elles aussi des documents dactions, mais de durée nettement supérieure. Elles sont basées sur le même principe à première vue minimal: simplicité de lidée et réalisation extrêment économique. Elles sont marquées dun léger humour (noir), notamment parce quelles semblent toujours en attente dune résolution qui se dérobe: les chutes, les réveils, les fins daction ne sont jamais visibles, seulement imaginables. Elles renvoient à des concepts de mise en scène, de maîtrise du corps et du mouvement, de traditions anthropomorphes dans la sculpture beaucoup plus complexes quil peut sembler au premier abord. Au fond, Wurm entraîne le spectateur par-dessus les oppositions traditionnelles, telles que sujet/objet, espace/oeuvre, réel/représentation. Comme dans un jeu, il suffit dy croire, et de faire!
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